Je m''appelle François est peut-etre la seule phrase ou je naie jamais menti dans ma vie. Elle m''a servi de digue. Tout le monde a besoin de mentir a un moment ou lautre. J''ai voulu etre un autre moi, un moi meilleur, le monde ne la pas permis. Ne pres de Tarbes, entre un pere qui a deserte la maison et une mere un peu plus que volage, avec qui il aura un compte de tendresse a regler toute sa vie, François Darre apprend tot que la vie sourit aux audacieux. Alors, ce jeune homme trop sensible sera seducteur, jouant de son physique de brun aux dents si blanches, empruntant les identites les unes derriere les autres, faisant peau neuve, conservant comme un talisman ce prenom de François. Fuir Tarbes, d''abord. Puis a Paris ensorceler une famille aristocratique credule et riche. A Los Angeles, s''appeler François Depardieu, rouler en decapotable, pratiquer l''escroquerie d''envergure. Tenter d''aimer avant de se faire arreter comme un malfrat, triompher de la prison par une revanche mediatique, un livre, des emissions, des compliments et des insultes, devenir le voyou qu''on voudrait recevoir chez soi. Jusqu''ou ira-t-il ? Jusqu''au meurtre, vraiment ? Enfin, qu''ira-t-il faire a Dubai, dans une mer que surplombent les gratte-ciels construits en une nuit, le nez vers les etoiles pour oublier notre passe de boue ? Charles Dantzig nous donne son meilleur roman, le plus ouvert, le plus moderne, le plus emouvant aussi. Son heros ressemble au Zelig des epoques mediatiques, a laise devant une camera ; cet enfant des annees 80 a la debauche elegante des personnages de Truman Capote, frayant avec la pegre, couchant avec la bourgeoisie, lui qui n''appartient a aucun milieu. François joue et se joue de nous, dans un roman virtuose, beau comme le chagrin.
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