Le débat philosophique sur l'athéisme semble aujourd'hui passé de mode. Il est vrai que l'affrontement entre le théisme et l'antithéisme, qui a longtemps nourri la figure de l'athéisme classique, paraît avoir été emporté avec l'écume de l'histoire, du moins dans certaines parties de notre Occident. Mais en cessant de poser problème, l'athéisme est-il devenu pour autant solution ? De toute façon, c'est aller trop vite en besogne que de tenir pour nulle et périmée la question de l'affirmation ou de la négation de Dieu. À condition de tirer au clair, autant que faire se peut, la question de l'identité de ce Dieu. À condition, surtout, de remarquer que l'athéisme ne se réduit pas à la négation de l'existence de Dieu, hors de tout contexte. Ce qui nous plonge dans un embarras croissant, tant l'athéisme semble alors se diluer dans ses formes variées, au point de devenir insaisissable. Il peut être philosophique ou existentiel, s'exposer bruyamment ou se lover dans le silence, s'exprimer dans l'angoisse comme dans l'insouciance, prendre le visage de la barbarie comme celui de la culture.C'est finalement comme expression d'une logique à l'?uvre, opposée point par point à celle du christianisme, mais toujours en relation étroite avec elle, que l'athéisme se donne à penser.
Bien loin de ne poser que des problèmes spécifiques dont aurait à s'occuper une éthique particulière réservée à des experts, la médecine confrontée à l'appareil technoscientifique moderne nous oblige à reprendre à la base les questions les plus générales et les plus radicales concernant l'homme et sa conduite. C'est pourquoi cet ouvrage questionne la philosophie, le droit et l'éthique jusque dans leurs fondements avant d'aborder les problèmes les plus brûlants de notre actualité médicale. Dans une perspective à la fois interdisciplinaire et fondamentale, nous présentons ici trois approches - philosophique, juridique et médicale qui constituent autant d'entrées possibles. Ainsi regroupées et articulées, les différences qui existent entre les rationalités, les pratiques et les discours peuvent devenir des facteurs d'enrichissement réciproque au lieu de constituer des obstacles.