les petits traités ne sont ni des essais ni des fictions. cela n'entrait dans aucun genre. c'étaient de courts arguments déchirés, des contradictions laissées ouvertes, des mains négatives, des apories, des fragments de contes, des vestiges. je ne retenais que ce qui du temps était rejeté par l'histoire tandis qu'elle prétendait écrire sa grande narration mensongère. je ne retenais des livres des anciens que ce que la norme expulsait des littératures du passé pour asseoir son autorité collective et académique. j'ai toujours aimé les choses désavouées. c'est presque devenu une seconde nature. on regarde de haut ce qu'on méprise alors que le trésor qui reste du monde humain est peut-être ce qu'il a rebuté.
Va omplir la xeringa d’heroïna, s’arromangà la màniga i es punxà. Es va quedar d’esquena un instant, mirant la paret. Ja estava fet, no era difícil. Els actes són ràpids; la vida s’acaba de pressa; a
Ville de banlieue, chambre anonyme, petit travail, salaire correct, peu d'intérêt, pas d'amis, de vagues relations. Aucune envie, plus de désir, quelques habitudes. C'est tout un monde de désespoir et de non-sens qui s'ouvre en même temps que commence ce roman des perdants et des abandonnés, ceux qui ont érigé la routine en mode de vie, le renoncement en principe, le défaitisme en valeur. On pourrait en rester là : mais l'auteur va tellement loin dans sa peinture clinique, crue, désenchantée, qu'on relève la tête et le défi. Plus que son antihéros, en tout cas : c'est du moins ce qu'il faut se souhaiter...